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AudioBook: Vie de Tolstoï by Romain Rolland

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VIE DE TOLSTOÏ

OEUVRES DE M. ROMAIN ROLLAND

LIBRAIRIE HACHETTE

Musiciens d'autrefois. Un vol., br. Musiciens d'aujourd'hui. Un vol., br. Voyage musical au pays du Passé. Un vol., br.

VIE DES HOMMES ILLUSTRES

I. Vie de Beethoven. II. Vie de Michel-Ange. III. Vie de Tolstoï. Trois vol. in-16, br.

LIBRAIRIE ALBIN MICHEL

JEAN-CHRISTOPHE. 10 vol. in-16:

I. L'Aube.--II. Le Matin.--III. L'Adolescent.--IV. La Révolte.--V. La Foire sur la Place.--VI. Antoinette.--VII. Dans la Maison.--VIII. Les Amies.--IX. Le Buisson ardent.--X. La Nouvelle Journée.

JEAN-CHRISTOPHE, en 4 vol. in-8.

Édition définitive sur papier alfa et hollande.

ÉDITION DE LUXE, en 5 vol. in-4º sur vélin, hollande et japon, impression noir et rouge avec des bois de FRANS MASEREEL.

L'AME ENCHANTÉE, 2 vol. in-16:

I. Annette et Sylvie.--II. L'Été.

COLAS BREUGNON. I vol. in-16.

ÉDITION DE LUXE, 1 vol. in-4º sur vélin, hollande et japon, avec des bois en noir et en couleurs, de GABRIEL BELOT.

CLERAMBAULT. 1 vol. in-16.

PIERRE ET LUCE. 1 vol. in-16.

THÉATRE DE LA RÉVOLUTION (Le 14 Juillet.--Danton.--Les Loups). 1 vol. in-16.

LES TRAGÉDIES DE LA FOI (Saint Louis.--Aërt.--Le Triomphe de la Raison), 1 vol. in-16.

Le Jeu de l'Amour et de la Mort, 1 vol. in-16.

Le Théâtre du Peuple. Essai d'esthétique d'un théâtre nouveau. 1 vol. in-16.

Le Temps viendra, 3 actes, 1 vol. in-16.

Liluli. 1 vol. in-16.

Au-dessus de la Mêlée. 1 vol. in-16.

Les Précurseurs. 1 vol. in-16.

AUTRES ÉDITEURS

STOCK: Mahâtmâ Gandhi. 1 vol.--ALCAN: Hændel. 1 vol. in-18. DE BOCCARD: Histoire de l'Opéra en Europe avant Lully et Scarlatti. 1 vol.

VIE DES HOMMES ILLUSTRÉS

ROMAIN ROLLAND

VIE

DE

TOLSTOÏ

ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE

Trentième mille

LIBRAIRIE HACHETTE 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays.

Copyright by Librairie Hachette, 1921.

PRÉFACE

Cette onzième édition a été remaniée, à l'occasion du centenaire de la naissance de Tolstoy. On y a mis à profit la correspondance tolstoyenne, publiée depuis 1910. L'auteur a ajouté tout un chapitre consacré aux relations de Tolstoy avec les penseurs des différents pays d'Asie: Chine, Japon, Inde, nations islamiques. Particulièrement importants sont les rapports avec Gandhi. Nous reproduisons in extenso une lettre, écrite par Tolstoy, un mois avant sa mort, où l'apôtre russe trace tout le plan de campagne de la Non-Résistance, dont le Mahâtmâ des Indes devait faire, par la suite, un si puissant emploi.

R. R. Août 1928.

VIE DE TOLSTOÏ

La grande âme de Russie, dont la flamme s'allumait, il y a cent ans, sur la terre, a été, pour ceux de ma génération, la lumière la plus pure qui ait éclairé leur jeunesse. Dans le crépuscule aux lourdes ombres du XIXe siècle finissant, elle fut l'étoile consolatrice, dont le regard attirait, apaisait nos âmes d'adolescents. Parmi tous ceux--ils sont nombreux en France--pour qui Tolstoï fut bien plus qu'un artiste aimé, un ami, le meilleur, et, pour beaucoup, le seul ami véritable dans tout l'art européen,--j'ai voulu apporter à cette mémoire sacrée mon tribut de reconnaissance et d'amour.

Les jours où j'appris à le connaître ne s'effaceront point de ma pensée. C'était en 1886. Après quelques années de germination muette, les fleurs merveilleuses de l'art russe venaient de surgir de la terre de France. Les traductions de Tolstoï et de Dostoïevski paraissaient dans toutes les maisons d'éditions à la fois, avec une hâte fiévreuse. De 1885 à 1887 furent publiés à Paris Guerre et Paix, Anna Karénine, Enfance et Adolescence, Polikouchka, la Mort d'Ivan Iliitch, les nouvelles du Caucase et les contes populaires. En quelques mois, en quelques semaines, se découvrait à nos yeux l'oeuvre de toute une grande vie, où se reflétait un peuple, un monde nouveau.

Je venais d'entrer à l'École Normale. Nous étions, mes camarades et moi, bien différents les uns des autres. Dans notre petit groupe, où se trouvaient réunis des esprits réalistes et ironiques comme le philosophe Georges Dumas, des poètes tout brûlants de passion pour la Renaissance italienne comme Suarès, des fidèles de la tradition classique, des Stendhaliens et des Wagnériens, des athées et des mystiques, il

esquissait déjà, dans l'ombre, une vague de sentiments nouveaux, un besoin ardent de la vérité, une faim de l'idéal. Nous lisions avec avidité ces romans magnifiques. C'était un déluge, un ouragan de vie. Ces livres nous déchiraient, nous bouleversaient. L'art nous semblait, jusqu'alors, un divertissement de l'esprit, un jeu d'élégance ou d'intelligence. Ces Russes nous révélèrent sa puissance morale. Ils nous montrèrent qu'il pouvait être le miroir, l'écho de la conscience nationale, un appel à la lutte et à la foi.

Nous nous dévorions les uns les autres, et, au milieu de ce déchaînement des âmes, la figure de Tolstoï apparut, d'une grandeur et d'une simplicité redoutables. Il était alors, aux yeux de beaucoup, le plus grand des romanciers. Mais déjà, sous l'artiste, se révélait, en pleine lumière, l'homme. Il n'était pas seulement l'auteur d'Anna Karénine; il était l'auteur de Que faire? et de la Messe de Guilti (1). Il avait vécu, il vivait. Sa vie même était une oeuvre d'art, plus grande encore que ses romans. Il était le prophète qui, dans la solitude de sa propriété, luttait contre son siècle, luttait contre lui-même.

(1) La Messe de Guilti (Smert Ivana Ilititch).

Le spectacle de cette âme en travail nous fascinait. Il y avait, en ce temps-là, en Europe, beaucoup d'artistes qui, lassés de la beauté formelle, cherchaient l'âme. Mais ils cherchaient en vain, en eux-mêmes, ou dans les formes anciennes. La beauté pure, ils ne la trouvaient plus. Tolstoï la possédait, mais il l'avait dépassée. Il avait trouvé l'Absolu. Il avait trouvé Dieu.

Les idées de Tolstoï n'étaient pas nouvelles. Il avait puisé à de vieilles sources. Mais il les avait mises au grand jour, dans le feu de l'action, dans l'ardeur d'une expérience vécue. Il avait fait de sa vie un champ de bataille et un laboratoire.

Sa conversion était un événement. Elle réveillait l'Europe. En plein matérialisme triomphant, cet homme, le plus grand artiste de son temps, renonçait à l'art pour l'art, renonçait à la gloire, à la richesse, aux honneurs, pour prêcher la simplicité, la pauvreté, le travail manuel, le retour à l'Évangile. Il démolissait l'Église, l'État, la justice, la propriété. Il appelait l'humanité à une rénovation morale absolue.

Sa doctrine, formulée avec la force simple du bon sens paysan, était faite d'un noyau de vérité inattaquable: l'amour du prochain, le pardon, le rejet de la violence. Elle était si juste qu'elle semblait évidente. Mais l'application en était si radicale, si exigeante, qu'elle nous mettait tous au pied du mur. Elle était l'idéal inaccessible.

Pour nous, les jeunes gens de 1886, c'était un appel. Nous ne pouvions pas suivre Tolstoï dans tous ses retranchements. Nous n'avions pas son courage. Il fallait, pour vivre ainsi, avoir l'âme d'un paysan et la force d'un tsar. Nous étions encore trop partagés, trop âmes doubles. Mais la flamme qui brûlait en lui, nous la sentions. Elle éclairait notre propre recherche. Elle nous donnait un point de mire.

En France, l'influence de Tolstoï grandit sans cesse. Elle fut bientôt moins diffuse, mais plus profonde. Elle se concentra dans quelques âmes qui le prirent pour maître. On voyait se dessiner, dans notre jeunesse, une tendance à se tourner vers l'intérieur, vers le cœur, vers l'âme, au lieu de se perdre dans les raffinements de l'esthétique décadente. On cherchait la "grande âme", la "grande sincérité". Tolstoï fut pour nous cette âme et cette sincérité.

Je me souviens d'une conférence que nous entendîmes, à la Sorbonne, par M. Anatole France, sur Tolstoï. C'était en 1890. La parole de M. France était exquise. Il peignait le génie russe avec une finesse d'analyse et une élégance de forme qui enchantait. Mais, pour nous, c'était le portrait d'un mort illustre. Le Tolstoï qu'aimait M. France, c'était le romancier. Le Tolstoï que nous aimions, c'était le prophète.

La distance s'accentuait entre l'artiste de la première heure et le moraliste de la seconde. Les premiers romans avaient une universalité que les écrits de doctrine n'avaient plus. Ils respiraient la vie, la passion, le drame humain. Les écrits de doctrine, plus directs, plus austères, nous ouvraient le chemin de l'avenir, mais ils nous privaient de la beauté. N'était-ce pas là le grand drame de Tolstoï lui-même? Le drame du plus grand artiste du monde, qui avait jeté son art dans la lutte, et avait préféré la vérité au beau.

C'est ce drame que j'ai voulu essayer de raconter. Je n'ai pas eu d'autre ambition que de faire aimer la grandeur de cet homme, de retracer les étapes de son voyage intérieur, de montrer comment, par les mêmes chemins qui le menaient à l'art, il arriva à la foi.

C'est pourquoi j'ai choisi de raconter d'abord l'artiste, le créateur, l'homme de passion, avant de parler du penseur et du prophète. J'ai voulu suivre le fleuve depuis sa source, avant qu'il ne se divise en deux bras. Il me semblait que l'on ne pouvait comprendre la seconde partie de sa vie sans avoir vibré au rythme de la première.

J'ai voulu aussi, en retraçant les rapports de Tolstoï avec les penseurs de l'Occident, montrer la portée universelle de sa pensée. L'Allemagne, l'Angleterre, l'Italie, l'Amérique, le Japon même, avaient senti son appel. J'ai cru devoir ajouter, dans cette édition revue, un chapitre spécial sur ses relations avec l'Asie, et particulièrement avec l'Inde. C'est là que sa doctrine de la non-violence trouva l'écho le plus éclatant, le plus puissant.

Les premiers chapitres de ce livre retracent la jeunesse de Tolstoï, ses premières campagnes militaires, ses débuts littéraires. Je n'ai pas cherché à refaire un livre d'histoire. J'ai peint un homme. J'ai cherché l'âme derrière les faits.

Le Caucase.

C'est en Russie, sur les champs de bataille, que Tolstoï fit sa première rencontre avec la vie vraie. Il avait vingt ans. Il était de la haute noblesse, fier, passionné, emporté par les mœurs de son milieu. Mais déjà, sous l'uniforme, l'artiste, l'observateur, se révélait. Il n'était pas encore le maître des foules, mais il observait, avec une lucidité singulière, les âmes de ses camarades, les gestes des Cosaques, les figures des paysans.

Dès 1851, dans ses premières nouvelles, on trouve les germes de toute son oeuvre. Dans le Déserteur (Rekrutskiy Soldat), il dépeint la vie du soldat avec une âpreté sans merci. Dans la Bûcheronne (Rybaki na Volge), il montre la femme russe, vierge et puissante, née de la terre, vierge de la civilisation.

Mais c'est dans les Récits de Sébastopol (1855) que son génie éclate. Ce n'était pas la peinture éclatante des batailles, les gestes héroïques des chefs, la gloire. C'était la vérité, crue, brutale, la vérité de la guerre vue à travers les yeux d'un jeune officier, la douleur, la faim, la lâcheté, la mort. Ce livre fut un scandale. Il fut même défendu par le Tsar Nicolas Ier. Il montrait la guerre pour ce qu'elle était: un massacre barbare.

(1) Le Déserteur (Rekrutski Soldat), nouvelle de 1851.

L'armée lui avait appris une chose essentielle: l'imposture de la force, la bassesse de la civilisation. Il en sortit avec une haine profonde pour les institutions militaires et politiques.

Il voyagea. Il alla en Europe, à Paris, à Genève. Il vit les salons, les cercles, les scènes de théâtre. Et il sentit, avec une répugnance croissante, l'artifice, la vie factice. Il revint en Russie, à Iasnaïa Poliana, sa terre.

Iasnaïa Poliana. C'était son royaume. C'était son premier monastère. Là, il voulut vivre près du peuple. Il ouvrit une école pour les enfants des paysans.

L'Éducation.

L'éducation fut son second champ de bataille. Il voulait arracher l'enfant à l'emprise de l'Église, de l'État, des préjugés sociaux. Il voulait développer son intelligence, sa morale, son harmonie intérieure.

Il croyait au génie latent de l'enfant, à sa pureté. Il croyait que l'enfant était un être complet, que l'adulte devait respecter. Toute contrainte était une violence. Toute doctrine imposée, un mensonge. Il faut laisser l'enfant se développer lui-même, se connaître, se trouver. Il faut le guider, sans le forcer.

L'école de Tolstoï fut une expérience héroïque. Elle dura peu. Les résultats furent plus grands dans les livres que dans la réalité. Il écrivit sur son école La Liberté de l'Enfant et L'École de Iasnaïa Poliana. Ces essais firent scandale. Les fonctionnaires impériaux les virent d'un mauvais œil. L'école fut fermée.

Mais l'idée survécut. L'idée de la liberté, de l'amour, de la simplicité, qui fut le fond de toute sa doctrine.

Puis vint la jeunesse, les premiers grands amours. Il épousa Sophie Békhareff, une jeune fille vive et intelligente, issue de la petite noblesse. Elle fut sa compagne pendant cinquante ans. Elle fut la muse et la confidente, la critique et la collaboratrice. Elle fut la mère de ses enfants, l'âme de Iasnaïa Poliana.

L'Artiste.

De 1863 à 1880, Tolstoï donna ses chefs-d'œuvre. Guerre et Paix (1865-1869) et Anna Karénine (1873-1877).

Guerre et Paix est la grande épopée russe. Il y embrasse une nation tout entière, de 1805 à 1812. Il y dépeint

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